Nous sommes présentement en vacances aux Îles-de-la-Madeleine et alors j’ai pensé vous faire découvrir les principaux longs métrages de fiction tournés aux Îles au cours des 45 dernières années.
Les premiers films à mettre en valeur les images des Îles-de-la-Madeleine au grand écran sont Ti-Cul Tougas (1975) de Jean Guy-Noël et Mario (1984) de Jean Beaudin. Il faudra attendre plus de 20 ans avant qu’un autre film soit produit aux Îles : Sans Elle (2006), encore une fois tourné par Beaudin. Ces dernières années, les Îles sont toutefois devenues le théâtre de plusieurs productions cinématographiques québécoises : La peur de l’eau (2011), Les Loups (2015) et Merci Pour Tout (2019). Enfin, en automne dernier s’est tenu le tournage du film Au revoir le bonheur qui sortira en salle en décembre prochain.
Voici donc une description de ces films, des plus récents aux plus anciens.
Au revoir le bonheur (sortira en décembre 2021)
Un film de Ken Scott, lui qui a réalisé l’excellent film Starbuck (2011) et scénarisé le grand succès La Grande Séduction (2003). Il met en vedette l’actrice Julie Le Breton ainsi que les comédiens Louis Morissette, Patrice Robitaille, Antoine Bertrand et François Arnaud dans les rôles de 4 frères qui doivent se rendre aux Îles pour répandre les cendres de leur père.
Félix et le trésor de Morgäa (2021)
Film d’animation du jeune réalisateur Nicola Lemay. Entre autres, Guy Nadon, Karine Vanasse et Marc Labrèche y ont prêtés leur voix.
Félix, 12 ans, habite aux Îles-de-la-Madeleine. Il profite que sa mère soit partie en voyage pour essayer de retrouver son père perdu en mer 2 ans plus tôt. En compagnie du capitaine Tom, un vieux marin à la retraite, il se rend sur l'Île-de-la-Nuit-Éternelle oὺ il espère le retrouver. Cette île mystérieuse cache une cité souterraine dirigée par la mégalomane Morgäa qui possède le secret de la jeunesse éternelle.
Le vieux capitaine Tom demeure à Cap-aux-Meules dans un phare qui ressemble en tout point à celui qui existe à l’Anse-à-la-Cabane sur l’Île du Havre Aubert. Le secteur de La Grave est représenté à quelques reprises dans le film.
Merci pour tout (2019)
Une comédie bien ficelée de la réalisatrice Louise Archambault (Il pleuvait des oiseaux, Gabrielle).
Les sœurs Marianne (Julie Perreault) et Christine (Magalie Lépine-Blondeau) Cyr ne se parlent plus depuis 1 an. Chacune a des problèmes personnels (d’argent et de couples). La mort soudaine de leur père les force à se revoir et à aller répandre ses cendres aux Îles-de-la-Madeleine, selon ses dernières volontés. Elles se retrouvent toutefois involontairement impliquées dans les affaires malhonnêtes de leur père et sont poursuivies par un individu louche (Robin Aubert) pendant tout leur périple vers les Îles.
Il est intéressant de suivre le trajet des sœurs vers les Îles qui passe par Shédiac, le pont de la Confédération et le quai de Souris à l’Île-du-Prince-Édouard. Plusieurs séquences sont tournées sur le traversier Le Madeleine 1. Enfin, les falaises de l’Île du Havre aux Maisons et de l’Île d’Entrée sont très bien photographiées.
Les Loups (2015)
De la réalisatrice Sophie Deraspe (Antigone, Les Signes vitaux). Son père est originaire des Îles-de-la Madeleine.
Élie (Evelyne Brochu), une jeune Montréalaise de 26 ans, débarque aux Îles en plein hiver. Son arrivée alimente beaucoup la curiosité des gens du village qui se demande ce que cette fille de la ville vient faire chez eux pendant la saison de la chasse aux phoques. Elle se liera d’amitié avec une famille de madelinots interprétés par Louise Portal, Gilbert Sicotte, Benoit Gouin et Martin Dubreuil. Ces derniers ne se doutent cependant pas de la vraie raison de sa visite, soit la recherche de son père biologique.
À noter que ce film à la particularité d’être tourné à l’Île de Grande Entrée, endroit plus éloigné et alors un peu moins connu des touristes.
La peur de l’eau (2011)
Film réalisé par Gabriel Pelletier, inspiré du roman de Jean Lemieux On finit toujours par payer.
André Surprenant (Pierre-François Legendre), agent de la Sécurité du Québec, vit aux Îles-de-la-Madeleine avec sa fille adolescente. Sa conjointe l’a récemment quitté pour aller vivre sur le continent. Il se fait suivre par une psychologue depuis des années pour une problème d’aquaphobie (peur de l’eau). Sa vie paisible va basculer lorsque la fille du maire (Stéphanie Lapointe) est retrouvée violée et morte au pied des falaises. Un inspecteur de Montréal (Normand d’Amour) est envoyé sur les lieux pour résoudre l’affaire, mais Surprenant et sa collègue (qui est secrètement en amour avec lui) vont tenir leur propre enquête, ce qui les conduiront vers des découvertes insoupçonnées.
Le film a été principalement tournée sur l’Île du Havre aux Maisons.
Sans elle (2006)
Deuxième film de Jean Beaudin tourné aux Îles.
Camille (Karine Vanasse) une étudiante en musique est rapatriée au Québec à cause de problèmes de santé mentale suite à un long séjour à Florence oὺ elle a contracté le syndrome de Stendhal. À son retour, elle se met à la recherche de sa mère (Marie-Thérèse Fortin) qui est disparue depuis 2 ans, drame qu’elle avait tenté de fuir. Diverses pistes la conduiront jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine et l'entraînera au cœur d'une enquête insolite qui lui fera vivre des émotions aussi fortes qu'inespérées. Michel Dumont, Maxim Gaudette, Robert Lalonde et Emmanuel Schwartz font également partie de la distribution.
Les dunes et les plages des Îles sont mises en valeur grâce aux magnifiques images du directeur photo Pierre Mignot.
Mario (1984)
Film poétique réalisé par Jean Beaudin. La musique est de François Dompierre.
Mario, un garçon muet et autiste de 10 ans, vit dans un monde imaginaire avec son coyote en peluche et les personnages fantastiques que lui invente son grand frère Simon (Francis Reddy) âgé de 18 ans. Ses parents étant très occupés, c’est Simon qui veille la plupart du temps sur Mario en alimentant son imagination (et celle des enfants du coin) avec des histoires de chevaliers arabes et des simulations de combats. Une jeune belle touriste, Hélène (Nathalie Chalifour), débarque aux Îles avec sa famille et pertube la relation entre les 2 frères. Mario se sent rejeté et la jalousie le conduira vers un événement tragique.
La plupart des scènes du film ont été tournées sur le bord des falaises de l’Île du Havre aux Maisons. D’autres images proviennent de l’Île du Cap aux Meules, de Grosse-Île et du Rocher aux Oiseaux.
Ti-Cul Tougas (1975)
Rémi « Tougas » (Claude Maher) et Odette (Micheline Lanctôt) arrivent aux Îles avec l’argent volé d’une fanfare dont ils font partie et qui était en tournée à l’Île-du-Prince-Édouard. Ils se réfugient chez Gilberte (Suzette Garceau), une amie d’Odette, qui est retenue aux Îles depuis 2 ans, car son chum y est dans le coma suite à un accident de moto. Entretemps, un autre membre de la fanfare, Martin (Gilbert Sicotte), suspecte que ses amis se sont poussés aux Îles. Il réussit à les retrouver au quai de Cap-aux-Meules, et ce, à leur grand étonnement. Par la suite, Martin tombe en amour avec Gilberte et les 2 décident de devenir complices des 2 autres et de fuir tous ensemble en Californie avec l’argent volé.
En visionnant ce film, on peut avoir un aperçu des Îles avant qu’elles ne deviennent touristiques. Plusieurs images sont tournées aux alentours du traversier de Cap-aux-Meules et dans les rangs de l’île principale oὺ les maisons semblent quelque peu délabrées.
Ces films sont disponibles en location auprès du réseau des bibliothèques de la ville de Montréal :
ou sur le site Élephant offert sur Illico de Vidéotron :
En espérant que ces quelques films vous donneront le goût de visiter ou de revisiter les Îles-de-la-Madeleine, un véritable petit coin de paradis au Québec.
Bon cinéma et salutations des Îles !
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