DOSSIER CINÉMATOGRAPHIQUE /
A Star Is Born est l’un des films qui comptent le plus de « remakes » dans l'univers du cinéma américain. Et chacune de ses nombreuses versions a fait l'objet d’histoires hollywoodiennes hors de l'ordinaire.
Il existe 5 versions de A Star Is Born, y compris celle de 1932 intitulée What Price Hollywood? produite par David O. Selznick et réalisée par le célèbre George Cukor (The Philadelphia Story, My Fair Lady). What Price Hollywood? mettait en vedette Constance Bennett et
Lowell Sherman. Bennett était une grande vedette durant les années 20 et 30 et à un certain moment était l'actrice la mieux payée d'Hollywood. Le film, produit avec un budget de 400 000 $ US, fût déficitaire de 50 000 $ US selon RKO Pictures. Il a été toutefois nommé pour l’Oscar du meilleur scénario original.
Cukor a décliné l'offre de Selznick de refaire A Star Is Born 5 ans plus tard, en 1937, car il jugeait les histoires trop similaires. Les similitudes étaient si prononcées que RKO Pictures, la plus ancienne des sociétés américaines indépendantes de production de films de cinéma, avait même envisagé de poursuivre Selznick sans toutefois y donner suite.
A Star is Born - version 1937
(avec Janet Gaynor et Frederich March)
C'est finalement William A. Wellman qui réalise et scénarise la première version officielle de A Star Is Born en 1937. À noter pour l'histoire du cinéma que c’est Wellman qui a remporté le premier Oscar du meilleur film en 1929 pour le film Wings. Cette version de A Star Is Born, encore produite par Selznick, met en vedette l'actrice Janet Gaynor dans le rôle d'Esther Blodgett et l'acteur Fredric March dans le rôle de Norman Maine. C'est un retour en force pour Janet Gaynor, car sa carrière commençait à s'essouffler avec l'arrivée de jeunes stars comme Shirley Temple et Loretta Young. Gaynor avait été une actrice très populaire au cinéma muet dans les années 20 et avait passé avec succès au cinéma parlant au début des années 30. Elle a été même la première actrice à avoir remporté un Oscar lors de la toute première cérémonie des Oscars en 1929, et ce, pour ses rôles dans 3 films. Fredric March était également l'une des plus importantes stars masculines d'Hollywood dans les années 30 remportant l'Oscar du meilleur acteur à 2 reprises, notamment en 1933 pour son rôle dans Doctor Jekyll et M. Hyde.
L'histoire de base du film de 1937 est à peu près la même que celle de toutes les autres versions : une jeune femme rêve de réussir à Hollywood (ou dans l'industrie musicale) et rencontre un homme célèbre qui tombe amoureux d'elle et l'aide à devenir une star. Cette star masculine est sur une trajectoire descendante, luttant contre l'alcoolisme et la toxicomanie alors que sa propre carrière s'étiole.
La version de Gaynor et March est la seule version non musicale de A Star Is Born. Le film est conçu comme un scénario ; les premières et dernières images du film montrent justement une page de scénario. La rumeur veut que le véritable mariage de la légende du cinéma Barbara Stanwyck (avec Frank Fay) ait été l'inspiration du film.
Le film d'une durée de 111 minutes a été bien accueilli par la critique et le public. Il a été produit avec un budget de 1,2 millions $ et a doublé sa mise avec des revenus de près de 2,4 millions $ au niveau mondial. C’était le premier film à montrer qu'une histoire portant sur Hollywood pouvait être rentable. Le film a été mis en nomination pour 8 Oscars, dont ceux de meilleure actrice, meilleur acteur et meilleur réalisateur, et a remporté l'Oscar du meilleur scénario adapté.
Bande-annonce de A Star is Born 1937
Le film A Star Is Born, version 1937, est disponible en version originale et intégrale sur YouTube avec des sous-titres anglais (appuyer sur CC) :
A Star is Born - version 1954
(avec Judy Garland et James Mason)
George Cukor, lui qui avait réalisé What Price Hollywood? près d'un quart de siècle auparavant, est de nouveau approché pour reprendre l’histoire, cette fois-ci par le producteur Sid Luft pour en faire une comédie musicale. Luft, marié à Judy Garland, propose d'emblée que le premier rôle d'Esther soit attribué à son épouse afin de relancer sa carrière. Quinze ans s'étaient écoulés depuis le rôle le plus célèbre de Garland, celui de Dorothy dans Le Magicien d'Oz. Dans l'intervalle, sa vie était devenue plus tumultueuse. Garland avait connu des dépressions, des dépendances et plusieurs tentatives de suicide. En 1950, elle avait négocié la rupture de son contrat avec MGM et elle n'avait pas tourné depuis.
Cukor y voit l'occasion de travailler sur sa première comédie musicale et sur un premier film tourné en Technicolor. Il est enchanté de travailler avec le scénariste Moss Hart et aussi avec Judy Garland qu'il apprécie beaucoup. Cukor tente d'obtenir Cary Grant, qu'il
a dirigé 3 fois auparavant, comme acteur principal. Grant refuse catégoriquement le rôle, étant plus intéressé à voyager avec sa femme Betsy Drake et étant également préoccupé par la réputation peu fiable de Garland. Cukor ne lui pardonnera jamais d'avoir refusé son offre. Cukor suggère alors Humphrey Bogart et Frank Sinatra, mais le président de Warner Brothers Jack L. Warner refuse. Après d'autres tentatives auprès de Marlon Brando et Stewart Granger, enfin il confie le rôle de Norman Maine à James Mason, acteur britannique qui avait fait sa transition à Hollywood cinq ans plus tôt.
A Star Is Born (1954) est présenté comme le film de l'année et le retour de Garland est très attendu. La production est difficile, car il a fallu faire face aux dépendances, aux fluctuations de poids et aux maladies de Garland. Les hauts et les bas émotionnels de Garland, le perfectionnisme de George Cukor et surtout des retards techniques font passer le temps de tournage de 3 mois à 7 mois. En fait, les dirigeants de Warner Brothers avaient décidé, après qu'une partie importante du film ait été complétée, de le tourner à nouveau afin qu'il soit le premier film du studio MGM en format Cinémascope. Le budget qui était au départ de 2 millions $ a grimpé à la somme astronomique (pour 1954) de 5 millions $ (l’équivalent de 200 millions $ en 2022). Le film devenait l'un des films les plus chers réalisés à Hollywood à l’époque.
Esther Blodgett (Judy Garland) interprétant la chanson The Man That Got Away
La première du film s’est tenue à New York dans un format de 182 minutes, le plus long film hollywoodien depuis Gone with the Wind (1939). Les critiques sont élogieuses. Le New York Times écrit que le film est « l'un des plus grands drames de cœur qui ait inondé l'écran depuis des années ». Le lancement du film à Los Angeles était l'un des plus éclatants et des plus spectaculaires qu'Hollywood ait connus depuis des années. Des dizaines de projecteurs ont formé une immense étoile au-dessus du Pantages Theatre sur Hollywood Boulevard et plus de 20 000 fans ont envahi les alentours. Pour la première fois, les caméras de télévision ont couvert une première à Hollywood en direct d'un océan à l'autre.
Les propriétaires de salles de cinéma se plaignaient que la longueur du film les privait de revenus, ne pouvant présenter le film que 3 fois au lieu de 4 ou 5 fois par jour. Warner Brothers les accommode et coupe des sections entières du film sans aucune sensibilité pour la narration ou l'art du film. Cukor n'était pas dans le pays et n'était pas en mesure d’éditer correctement le film. Il n'existe aucun autre cas dans l'histoire du cinéma où un film aussi important, un véritable chef-d'œuvre, ait été détruit si brutalement et sans ménagement par un studio. Le film perd deux numéros musicaux majeurs et des scènes dramatiques cruciales. Cukor qualifie le film de « très pénible » à regarder et jure de ne plus jamais le revoir. Après tout, le film n'a pas réussi à faire de bénéfices pour Warner Brothers en raison de son coût excessif et de la mauvaise publicité qui a suivi les coupures.
Malgré cette incongruité, le film a été mis en nomination pour 6 Oscars. L'Académie a dépêché une équipe de tournage dans la chambre d'hôpital de Garland (qui venait de donner naissance à son fils), mais enfin c'est Grace Kelly qui a remporté l'Oscar de la Meilleure actrice (Country Girl).
La carrière de Garland à l'écran n'a jamais vraiment reprise. Elle s’est produite dans des émissions spéciales à la télévision et en tant qu'animatrice musicale, mais la maladie la ronge. Elle n’a fait apparition que dans cinq films mineurs après A Star Is Born. Elle meurt en 1969 d'une overdose de barbituriques à l'âge seulement de 47 ans.
Norman Maine (James Mason) complètement ivre humilie Vicky Lester (Judy Garland) lors de la remise de son Oscar pour meilleure actrice.
En 1981, le chef du département cinéma du Los Angeles County Museum of Art, Ron Haver, propose de restaurer A Star Is Born dans sa version originale de trois heures. Environ 30 minutes avaient été retirées du film. Après des mois de recherche dans les archives des studios, il réussit à trouver la bande sonore complète du film de trois heures et à dénicher 20 minutes de séquences supprimées utilisables. Le 7 juillet 1983, la version nouvellement restaurée de A Star Is Born, est présentée en première au Radio City Music Hall à New York. C'est la première fois qu'un film important produit à Hollywood est restauré et par la suite rediffusé, ce qui marque le début d'une nouvelle ère dans la restauration de films. Cette version qu'on peut voir aujourd'hui sur DVD, présente à plusieurs reprises des images fixes avec le son superposé, ce qui est assez inusité et incompréhensible si l’on ne connait pas l'histoire des coupures dans le film. Le film restauré est disponible dans le réseau des bibliothèques de la ville de Montréal.
Bande-annonce de A Star is Born version 1954
A Star is Born - version 1976
(avec Barbra Streisand et Kris Kristofferson)
L'idée de refaire A Star Is Born 20 ans plus tard revient aux scénaristes John Gregory Dune et Joan Didion qui conçoivent un scénario qui se déroule dans le monde contemporain du Rock and Roll, ayant en tête les populaires artistes Carly Simon et James Taylor dans les rôles principaux. Le studio Warner Brothers leur donne le feu vert pour reprendre l'histoire, ayant déjà ces artistes sous contrat (Warner Brothers Music Group). Toutefois, Simon et Taylor rejettent l'offre trouvant que l'histoire ressemble trop à leur propre situation. Le scénario s’intitule Rainbow Road, une analogie évidente à Garland. Le scénario est envoyé à Streisand qui le décline au départ, étant trop occupée et au sommet de sa carrière, mais son amoureux Jon Peters (son ancien coiffeur) la convainc de revenir sur sa décision. Streisand négocie avec Warner Brothers pour que Jon Peters coproduise le film avec elle. Elle exige également que le film change de nom et qu'il soit de nouveau intitulé A Star Is Born, afin que le public s'attende à un « remake » moderne.
Après un an de travail, les scénaristes ne peuvent s'entendre avec les changements exigés par Streisand et Peters qui voulaient porter leur propre histoire d'amour à l'écran. Dune et Didion quittent la production en empochant toutefois 10% des recettes éventuelles du film. Streisand étant insatisfaite du scénario, engage le scénariste Frank Pierson (Dog Day Afternoon, Cool Hand Luke) pour réécrire rapidement le scénario afin de transformer encore plus le personnage d'Esther en femme moderne et enlever tous les stéréotypes. Pierson, qui n'avait réalisé qu'un film en carrière, exige qu’il soit engagé également comme réalisateur, ce que Streisand et Warner Brothers acceptent.
En 1975, on demande à Rupert Holmes de composer la trame sonore du film. Après des différends avec l'équipe de production, Holmes décide de quitter la production, ne laissant que 2 pièces qui font partie du film. Pierson suggère d'engager Paul Williams pour accomplir la tâche. Streisand, qui avait commencé à apprendre la guitare l'année précédente, lui joue une mélodie et lui demande si l’on pouvait l'utiliser dans le film. Williams est emballé et lui annonce qu'il y mettra des paroles. Cela devient le « Love Theme » du film. Evergreen, le titre de la chanson, deviendra un succès mondial.
Plusieurs artistes de renom sont approchés pour le rôle principal masculin, dont Neil Diamond (avec qui Streisand est allée au collège), Mick Jagger et Marlon Brando (qui avait déjà été approché pour la version de 1954). Streisand et Peters sollicitent également Elvis Presley qui s’est montré très intéressé, pensant que cela pourrait raviver sa carrière. Mais son gérant le Colonel Parker insiste pour qu'Elvis soit mis en tête d'affiche et exige une somme d'argent trop substantielle pour le rôle. Finalement, le musicien country Kris Kristofferson accepte le rôle de Norman (rebaptisé John Norman Howard) après qu'une clause stipule que son nom apparaisse avec celui de Streisand au-dessus du titre.
Dès les premiers jours du tournage, des tensions et des méfiances se manifestent entre Streisand, Peters et Pierson. L'inexpérience de Peters en est en partie la cause, mais aussi chacun se pense le « boss ». Chaque mot de discorde alimente les rumeurs qui courent bon train dans le monde journalistique. Le plus grand défi logistique fût lorsqu'on a rassemblé 47 000 personnes pour le tournage du concert extérieur au stade de l'université d'Arizona.
Après le tournage du film, le studio donne à Pierson 6 semaines pour effectuer son premier montage et organiser une projection de sa version devant Streisand, Peters et les exécutants du studio. Après la projection, Streisand remercie Pierson et exerce son droit de coupe finale. Par la suite, elle travaille des jours chez elle avec une équipe de techniciens pour améliorer le produit final.
La première du film a eu lieu le 18 décembre 1976 à Westwood en Californie. L'invitation annonçait « A Spectacular Night in White » et on demande à tous les invités de se présenter en blanc. Streisand et Peters arrivent de noir vêtu des pieds à la tête. La Soirée de première fût un triomphe pour les deux, et le film est un succès commercial par la suite. Les critiques de la presse étaient toutefois beaucoup moins élogieuses, spécifiant que tout le film était centré sur Streisand et que le jeu entre les comédiens était déficient. Malgré les critiques négatives, le film a réalisé des recettes de plus de 80 millions $ alors qu'il en a couté 6 millions $ à produire. Il devient le 2e film le plus rentable de l'année.
Les relations deviennent de plus en plus tendues entre Esther et John Norman
Le film a remporté 5 Golden Globes, incluant meilleure actrice (musical ou comédie) pour Barbra Streisand et meilleure chanson (Evergreen). Nommés dans 4 catégories aux Oscars, dont dans la catégorie meilleure actrice, Streisand reçoit l'Oscar de la meilleure chanson pour Evergreen, qui devient l'un de ses plus grands succès. L'album A Star Is Born s’est vendu à plus de 15 millions d'exemplaires à travers le monde.
Bande-annonce de A Star is Born version 1976
La Filmothèque des voisins dispose du film A Star Is Born (1976) en format DVD en version originale avec sous-titre français et en version doublée en français. Le film est également disponible dans le réseau des bibliothèques de la ville de Montréal. Il se trouve aussi sur Crave.
D'autres versions de A Star Is Born ont été envisagées au cours des années. En 1990, Will Smith a été approché pour le rôle d'acteur principal, mais s’est désisté à cause de son engagement dans le film Ali. En 2000, Jamie Foxx et Oliver Stone étaient sérieusement intéressés à refaire le film en confiant le duo de rôles à Aaliyah et à Paul Walker ou à Lauryn Hill et Mariah Carey. Un peu plus tard, Alicia Keys a refusé l'offre et le projet est resté sur les tablettes pendant des années. Le plus sérieux projet fût celui de Clint Eastwood en 2011 lorsque des discussions ont sérieusement eu lieu avec Beyoncé. Bradley Cooper était pressenti pour jouer le rôle masculin, mais le projet fût suspendu, car Beyoncé est devenue enceinte. On rapporte également qu'au fil du temps, Eastwood aurait eu des discussions avec les acteurs Christian Bale, Leonardo DiCaprio, Tom Cruise, Johnny Depp et Will Smith ainsi qu'avec les actrices ou chanteuses Esperanza Spalding, Jennifer Lopez, Rihanna, Shakira, Janelle Monáe, Selena Gomez, Demi Lovato et Kesha.
A Star is Born - version 2018
(avec Lady Gaga et Bradley Cooper)
En 2015, Warner Brothers annonce que Bradley Cooper est en pourparlers finaux pour faire ses débuts en tant que réalisateur du remake de A Star Is Born. Beyoncé est de nouveau approché pour le rôle, mais sans succès. Cooper se négocie un salaire de 40 millions $ pour réaliser le film. Ses plans étaient seulement de diriger le film, mais après le refus du studio de donner le rôle au musicien Jack White (le choix de Cooper), il accepte de jouer le rôle principal en plus d’être réalisateur du film. Jon Peters, le producteur de la version 1976 de A Star Is Born et qui détenait toujours les droits du film, est devenu un paria en raison de son comportement. Le studio conclut enfin un accord avec lui pour les droits, mais fait en sorte que son nom ne figure nulle part au générique.
En 2016, Lady Gaga et en 2017 Sam Elliot se joignent à l'équipe. Pour la musique, Cooper approche Lukas Nelson le fils du célèbre chanteur country Willie Nelson pour travailler avec Lady Gaga à l'écriture des chansons du film. Le tournage commence en avril 2017.
Pour son rôle, Bradley Cooper a bénéficié d'un coaching vocal et musical intensif et a appris à jouer de la guitare avec Lukas Nelson. Un clin d’œil à Judy Garland : en ouverture du film Ally (Lady Gaga) chante les premiers couplets de « Somewhere Over the Rainbow » l'une de ses chansons phares.
Le film est présenté en première mondiale au Festival de Venise en août 2018. Il sort en salle au Canada et aux USA en octobre et une 2e version allongée de 12 minutes ressort en salle en février 2019. On estime que Warner Brothers a dépensé près de 110 millions $ US pour promouvoir le film. Les critiques de presse et du public sont très bonnes et le film rapporte 436,2 millions $ US, alors qu'il en a couté 36 millions $. The Guardian a placé A Star Is Born sur sa liste des « Remakes qui éclipsent les originaux ».
Le point d'orgue du film est assurément lorsque Lady Gaga et Bradley Cooper interprètent à un moment crucial du film la fabuleuse chanson Shallow qui donne des frissons aux spectateurs. Il est l'un des « singles » les plus vendus de tous les temps, et l'album « soundtrack » s’est vendu à plus de 6 millions de copies dans le monde. Shallow a remporté l'Oscar, le Golden Globe, le BAFTA et le Critics' Choice Movie Award pour la meilleure chanson. Shallow a également remporté 4 Grammys, dont la chanson de l'année.
Le film de Cooper a reçu en tout 8 nominations aux Oscars, dont pour meilleur film, meilleur acteur, meilleure actrice et meilleure acteur de soutien (Sam Elliott).
À noter que Barbra Streisand n'a pas été impressionnée par le film et a mentionné que Will Smith et Beyoncé auraient été meilleurs, car la version de Bradley Cooper est trop similaire à sa version de 1976. « Je pense que c'était une mauvaise idée. Je ne peux pas contester le succès. Mais je ne me soucie pas tant du succès que de l'originalité. »
Bande-annonce de A Star is Born version 2018
La Filmothèque des voisins dispose du dernier remake de A Star Is Born en format DVD et Blu-ray en version originale avec sous-titres français ou en version doublée en français. Le film est également disponible dans le réseau des bibliothèques de la ville de Montréal. Il se retrouve aussi sur Illico, Canal 900 de Vidéotron et sur Crave.
Similarités et différences entre les versions
Toutes les itérations du film se composent des mêmes éléments, mais chaque version présente des variations sur le même thème, de fioritures et des inversions qui réinterprètent l’histoire.
Similarités
Dans toutes les versions apparait la célèbre réplique : « Do you mind if I take just one more look? » (Ça vous dérange si je jette un dernier coup d'œil?)
On assiste à une histoire inverse, celle d'une star qui monte alors qu'une autre tombe.
Dans chaque version se répète la scène de remise de prix dans laquelle la première grande récompense de l'étoile montante est gâchée par son mari dissipé, amoché par la boisson ou la drogue.
Les fins sont identiques : à la suite de la mort de son mari, elle revient sur scène et se présente comme Mme Nom-du-rôle-principal-masculin.
Le personnage féminin a toujours été jouée par une vraie vedette.
Différences
Le personnage principal se donne la mort de différentes façons : par balle (1932), noyade (1937 et 1954), accident d'auto (1976) et pendaison (2018).
Les versions de 1976 et de 2018 s'écartent du Star System d'Hollywood (version de 1937 et de 1954) et se déplacent dans l'industrie de la musique. Ainsi les séquences de remise des prix des Oscars sont substituées par celles des Grammys.
Les noms changent d'une version à l'autre: Mary (1932) devient Esther Blodgett rebaptisée Vicky Lester (1937, 1954) puis Esther Hoffman (1976) et Ally (2018). Max (1932), devient Norman Maine (1937-1954) puis John Norman Howard (1976) et Jackson Maine (2018).
S'agit-il de la dernière version de A Star Is Born? Cela serait étonnant. Une histoire d'amour, un mélodrame et une tragédie réunis en un seul film semblent avoir un attrait inépuisable. Tant qu'il y aura Hollywood, il y aura probablement d'autres versions de la même vieille histoire. Et aussi tant quand il y a des sous à faire, les producteurs seront toujours là pour faire des « remakes ».
La plupart des informations de cette chronique ont été tirées du livre écrit par la fille de Judy Garland :
Lorna Luft, A Star is Born : Judy Garland and the Film that Got Away, Running Press, 2018, 248 pages.
(disponible dans le réseau des bibliothèques de la ville de Montréal )
Un gros merci à ma conjointe Barbara pour son travail de révision et de correction.
Bon cinéma !
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