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Chronique 6 : La sortie des films en salles

Photo du rédacteur: Jean St-AmantJean St-Amant

Dernière mise à jour : 11 mai 2021


Comme nous l’avons vu dans la dernière chronique, la sortie en salles d’un film est précédée habituellement d’une campagne de publicité. Cette campagne commence quelques mois avant la première du film et peut se poursuivre tant que le film est à l’affiche. Quant aux critiques des journalistes et du public, elles sont déterminantes dans le succès ou non d’un long métrage.

Sortie en salles.


La sortie en salles des films a lieu le vendredi à travers l’Amérique du Nord. Les chiffres de la première fin de semaine, période qualifiée de démarrage, constituent un indice important de la rentabilité éventuelle du film. En se basant sur des comparables, on peut déjà prévoir les recettes et même le temps que le film restera en salle.


Selon les données les plus récentes de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ)*, en 2019 le Québec comptait 729 écrans répartis dans 100 salles de cinéma. Deux chaînes de cinéma au Québec monopolisent la diffusion des films : Cinéplex avec 21 cinémas et 260 écrans et les Cinémas Guzzo avec 12 cinémas et 154 écrans. De plus, la Corporation des salles de cinéma du Québec (en excluant Cinéplex qui en fait partie) compte 19 cinémas et 140 écrans. Quant à l’Association des propriétaires de cinéma du Québec qui regroupe des cinémas de propriété entièrement québécoise, elle compte (en excluant les cinémas Guzzo) 22 cinémas indépendants dont plusieurs de répertoire comme le Cinéma Beaubien à Montréal et le Cinéma Cartier à Québec.


Les statistiques de l’ISQ nous indiquent que 914 films ont été projetés l’an passé au Québec, dont 637 nouveautés. Ce nombre élevé est indicateur qu’il y a un roulement de films et qu’à part quelques « blockbusters », les films ne tiennent pas longtemps l’affiche au Québec. Ceci est particulièrement vrai pour les films québécois qui généralement n’attirent pas les foules. En 2019, seulement 8 % des spectateurs se sont déplacés pour voir des films québécois, alors que les films américains ont attiré 75 % de l’assistance. Le reste des parts de marché se répartissent comme suit : films français, 4 % ; films anglais (Royaume-Uni), 6 % ; et films d’autres pays, 7 %.


Les films américains sont généralement beaucoup mieux distribués au Québec que les films québécois. Ces derniers doivent souvent se rabattre sur seulement quelques cinémas, surtout localisés en milieu urbain, et sur le bon vouloir des propriétaires de salles.


En 2019, la part du cinéma québécois a légèrement diminué par rapport aux 2 dernières années. Elle a réussi toutefois à se maintenir notamment grâce à 2 films : Menteur et Il pleuvait des oiseaux qui se sont respectivement appropriés 41 % et 15 % des recettes québécoises. Suivent en ordre La femme de mon frère (5,2 %), Merci pour tout (4,7 %) La course des tuques (4,3 %) Matthias et Maxime (3,2%), Antigone (2,9 %), Jeune Juliette (2,2 %) et Jouliks (1,6 %). Les 35 autres longs métrages produits au Québec se sont partagé le restant du gâteau (20%).


Heureusement à Montréal, le Cinéma Beaubien, le Cinéma du Musée et le Cinéma du Parc offrent une solution de rechange au cinéma commercial américain et donnent accès à des films d’auteur québécois et étrangers. Les films y sont généralement présentés pendant quelques semaines et la programmation varie tous les 2 mois. Le nouveau petit cinéma Moderne, avec sa formule de cinécafé qui allie confort et qualité de projection, présente également des films de répertoire intéressants et inédits.


Dans le milieu du cinéma commercial, deux cinémas du centre-ville de Montréal, chacun ayant une vingtaine d’écrans, présentent leurs films sur une plus longue période que les autres cinémas de la région métropolitaine. Le Cinéma du Quartier Latin prolonge de quelques semaines la vie des films québécois et d’ailleurs. Le cinéma Cinéplex Forum, considéré comme le « mouroir » des films à Montréal, offre la dernière chance de voir un film en langue anglaise qui a déjà quitté l’affiche ailleurs.


Après leur carrière en salle commerciale ou en salle de répertoire, les films d’auteur, avant de se retrouver sur diverses plateformes numériques, se trouvent dans une période de flottement et sont souvent repris en deuxième diffusion par les cinémas parallèles. L’Association des cinémas parallèles du Québec réunit une soixantaine de participants. Leur mission est d’assurer à la population de tout le territoire québécois l'accès à un visionnement sur grand écran du plus grand nombre de films d’auteur récents québécois et étrangers. Les cinémas membres choisissent parmi un catalogue qui compte une quarantaine de titres. Les films sont projetés dans des lieux de diffusion polyvalents (centres culturels, salles de spectacles, auditoriums). Ils sont présentés à une ou 2 reprises par semaine, et ce, bien souvent dans le cadre d’un ciné-club où la projection est précédée d’une introduction et suivie d’une discussion. Dans la région de Montréal, les cinémas parallèles sont représentés par le Ciné-Outremont, le Ciné-Verdun, le Ciné-club Caserne 25, le Cinéclub Ahuntsic, le Ciné-club de l’Entrepôt à Lachine, le Ciné-club de Pierrefonds, le Ciné-club du Quartier à Ste-Geneviève et le Ciné-club de Laval. Le prix d’entrée est habituellement moindre que dans les salles commerciales et des cartes d’abonnement vous permettent d’économiser davantage.


Malheureusement, tout ce que je viens de vous décrire était la situation qui prévalait il y a deux mois. Les cinémas ont depuis tous fermé leurs portes à cause du coronavirus et leur réouverture est compromise pour encore plusieurs mois. Dorénavant, on devra donc se rabattre sur les divers supports numériques pour voir les prochaines nouveautés cinématographiques, sujet dont je vous entretiendrai prochainement.


*Source : Institut de la statistique du Québec, La fréquentation des cinémas en 2019.


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