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Chronique 4 : Les festivals de films

Photo du rédacteur: Jean St-AmantJean St-Amant

Dernière mise à jour : 11 mai 2021


La dernière conférence de la saison écourtée de la Fondation culturelle Brébeuf, « Derrière l’écran » de M. Éric Perron, portait sur les diverses étapes de réalisation d’un film, de sa conception jusqu’à son exploitation finale. Dans le cadre de cette chronique, j’aimerais approfondir la dernière partie de cette conférence. Au cours des 4 prochains bulletins, je présenterai alors les étapes suivantes de l’exploitation d’un film : sa présentation dans les festivals, sa promotion et réception par les critiques, sa sortie en salle et sa diffusion dans le cadre de différents événements et sur diverses plateformes.


Présentation dans les festivals de films


Avant même que le film soit terminé, le producteur et le distributeur du film contactent différents festivals locaux et internationaux pour tenter de faire admettre leur film dans la programmation. Inversement, il peut arriver que les organisateurs de festivals invitent les réalisateurs les plus renommés d’y participer afin de promouvoir leur événement. Un film ne peut être présenté qu’à un seul festival compétitif et les grands festivals ont généralement des comités de sélection très rigoureux. Certains festivals présentent différentes catégories de compétition (ex. Cannes) alors que d’autres sont non compétitifs et plus axés sur le marché du film (ex. Toronto). Un prix ou une nomination dans un festival est gage d’une publicité importante et peut constituer un tremplin pour rentabiliser le film, surtout s’il est vendu et distribué au niveau international.



Le plus prestigieux festival de films au monde est le Festival de Cannes tenu au mois de mai. Il est aussi le plus médiatisé avec ses milliers de journalistes et ses nombreuses vedettes qui foulent le tapis rouge. La Sélection officielle du Festival octroie la fameuse Palme d’or, le Grand prix, le Prix du jury, et les prix d’interprétation, et comprend également une catégorie hors compétition. On retrouve plusieurs autres sections dans le cadre du Festival dont la Quinzaine des réalisateurs, la Semaine de la critique, Un certain regard et, surtout, le Marché du film, le plus important au monde avec 11 000 participants. Même si aucun film québécois n’a jamais gagné la Palme d’or, quelques réalisateurs s’en sont approchés en présentant leur film en compétition officielle, dont Gilles Carle, Michel Brault, Denis Arcand, et Xavier Dolan (et ce, à trois reprises avec Mommy, Juste la fin du monde et Mathias et Maxime). Au total, 80 films québécois ont été présentés ou nommés à Cannes depuis sa fondation en 1946 et 16 de ceux-ci ont été primés dans diverses catégories.




Le Festival de Berlin, La Berlinale, qui se tient en février, et le Festival de Venise, La Mostra, qui se déroule en septembre, sont les 2 autres plus importants festivals compétitifs au monde. Celui de Berlin se démarque par la grande participation du public avec près de 250 000 spectateurs (alors que Cannes se déroule pratiquement en vase clos). Ces 2 festivals comptent une sélection officielle où sont remis les prestigieux prix Ours d’or et d’argent (Berlin) et Lions d’or et d’argent (Venise). D’autres sections offrent de nombreux prix remis, entre autres, par la presse étrangère, par des réalisateurs et par un jury oecuménique. La déesse des mouches à feu d’Anaïs Barbeau-Lavalette a été l’un des films québécois présentés lors du dernier festival de Berlin, alors que Emma Peters mettant en vedette Monia Chokri a été présenté en film de clôture à Venise en 2018.

Le Festival international de Toronto (TIFF), malgré la grande présence de vedettes et l’importance de ses retombées économiques, n’a pas acquis la notoriété des 3 festivals mentionnés ci-dessus parce que TIFF ne présente pas de volet compétitif et n’octroie pas de palmarès. Selon le critique Roger Ebert, « Bien que Cannes soit resté le plus grand, Toronto est le plus utile et le plus actif ». Le TIFF se veut une rétrospective des meilleurs films présentés chaque année aux festivals de cinéma dans le monde et un avant-goût des films d’Hollywood qui pourront être sélectionnés pour les Oscars. L’an dernier, le prix du public a été attribué au film néo-zélandais Jojo Rabbit alors que le prix du meilleur film canadien est revenu au film québécois Antigone de Sophie Deraspe.


Le Festival de Sundance qui se tient en janvier dans l’état de l’Utah, est dédié au cinéma indépendant et complète la liste des 5 plus importants festivals au monde. L’excellent court métrage québécois Je finirai en prison a été sélectionné dans la compétition officielle de 2020.


Le cinéma québécois est présent surtout dans les festivals de films d’Europe. Récemment le Festival de Locarno en Suisse a sélectionné le film Genèse de Philippe Lesage. Le dernier Festival international du film francophone de Namur en Belgique a sélectionné 3 films québécois en compétition officielle : Jeune Juliette d’Anne Émond, Kuessipan de Myriam Verreault et Matthias et Maxime de Xavier Dolan. Le Festival du film francophone d'Angoulême en France a accueilli Vivre à 100 milles à l’heure de Louis Bélanger. Les films Il pleuvait des oiseaux et Le Chant des noms étaient en sélection officielle au Festival de San Sébastian en Espagne, et Jouliks a été récompensé au Festival de Milan avec 5 nominations. Enfin, Les fleurs oubliées d’André Forcier a été présenté en première internationale au prestigieux Festival de Rotterdam.


Au niveau national et local, certains autres festivals se distinguent plus particulièrement :


Le Vancouver International Film Festival est considéré comme l’un des 5 plus importants en Amérique du Nord. Ce festival fait une place importante au cinéma québécois et aussi de langue française en y présentant une vingtaine de longs métrages.


Le Festival Cinémania se tient à Montréal au mois de novembre et présente le meilleur de la production cinématographique francophone, dont surtout des films produits en France. La plupart des 50 films projetés sont présentés en première Nord-Américaine et ils sont par la suite programmés dans les cinémas à Montréal.


Le Festival du nouveau cinéma, qui a maintenant remplacé le défunt Festival des films du monde (FFM), présente en octobre plus de 300 courts et longs métrages en provenance de près de 75 pays. Cette année, notre cinéma national y était représenté avec notamment les films la Rivière sans Repos et le Vingtième Siècle.




Les Rendez-vous Québec Cinéma offrent la chance de voir toute la production québécoise annuelle. C’est souvent la seule chance de visionner les films qui n’ont pas trouvé de distributeur. Le film Les Nôtres de Jeanne Leblanc y était présenté cette année en première mondiale.



Le Festival de cinéma de la ville de Québec et le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue sont deux festivals de films qui se démarquent en région. Celui d’Abitibi-Témiscamingue est considéré comme l’un des festivals les plus sympathiques et attire beaucoup d’artistes et de gens de l’industrie. Cette année, à sa 38e édition, on y a présenté en première mondiale 14 jours 12 nuits de Jean-Philippe Duval.


Suggestions de visionnement pour la semaine :

- Le site du Festival du nouveau cinéma présente sous FNCINÉ-CONFINÉ une liste fort intéressante de films à visionner sur différentes plateformes.

- L’excellent film Portrait de la jeune fille en feu est disponible depuis cette semaine sur le service Illico de Vidéotron (canal 900).


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