Barbara et moi revenons tout juste d'un court voyage en Gaspésie. Nos déplacements sur le territoire québécois me font souvent réfléchir sur la production cinématographique dans les divers coins du Québec. Voici, alors, le troisième article sur des films tournés dans une région du Québec, ayant déjà publié des articles sur les films tournés aux Iles-de-la-Madeleine et dans le Bas-St-Laurent.
Malgré la beauté de ses paysages et l'hospitalité légendaire de ses habitants, la Gaspésie n'a pas été souvent représentée au grand écran. On ne dénombre qu'une dizaine de films et que 2 téléromans tournés dans la péninsule. Au cours des 8 dernières années, il y a eu seulement 1 long-métrage tourné en Gaspésie.
Suit une recension de longs-métrages de fiction tournés majoritairement en Gaspésie. Les films ayant une seule scène tournée dans la région, comme dans les films Merci pour tout et l'Affaire Coffin sont exclus de la liste. Si vous remarquez que j'ai manqué des films pertinents, veuillez m'en faire part.
Carte des lieux de tournage des films et séries télévisées en Gaspésie
Pour chacun des films et téléséries, vous trouverez le générique, l'affiche et la bande-annonce. Un bref résumé de l'histoire et des lieux spécifiques du tournage sont aussi présentés. Enfin, j’indique la disponibilité du film ou de la télésérie sur diverses plates-formes, dans le réseau des bibliothèques de la ville de Montréal et à la Filmothèque des voisins.
FILMS
Les Fous de Bassan (1987) réalisé par Yves Simoneau / avec Steve Banner, Charlotte Valandrey, Angèle Coutu, Paul Hébert, Marie Tifo, Lothaire Bluteau, Jean-Louis Milette.
Tiré du roman d'Anne Hébert, les Fous de Bassan du réalisateur Yves Simoneau est assurément le film le plus marquant tourné en Gaspésie. Il met en vedette une pléiade de bons acteurs, dont 3 comédiens français. Le film nous fait découvrir Lothaire Bluteau dans le rôle du fou du village, Perceval. La cinématographie d'Alain d'Ostie et la musique de Richard Grégoire sont tout à fait mémorables.
« Un jeune homme revient sur l'île gaspésienne qu'il a quittée cinq ans plus tôt. En s'amourachant d'une femme, il déclenche un drame » (Média Film).
Le film est tourné exclusivement sur l'Île Bonaventure. L’île était inhabitée depuis 1960, une seule cabane y subsistait. Un village a donc été construit dans un coin de l'ile spécifiquement pour le film. Il comprend une petite chapelle, quelques maisons, des jardins, des escaliers, des passerelles, des garde-fous, des bancs, des quais, un treuil et des chaloupes.
La maison du pêcheur (2013) réalisé par Alain Chartrand / avec Mikhaïl Ahooja, Vincent-Guillaume Otis, Luc Picard et Kevin Parent.
Alain Chartrand, fils du syndicaliste Michel Chartrand, s'est inspiré de l'histoire vraie des frères Paul et Jacques Rose et de leur ami Francis Simard qui débarquent à Percé pour y ouvrir la Maison du pêcheur.
« À l'été 1969, un pêcheur en chômage (Bernard Lortie) s'associe à trois jeunes révolutionnaires de Montréal qui ouvrent un café dans un but de sensibilisation politique et sociale » (Média Film).
Le tournage a duré une quarantaine de jours et s'est déroulé presque entièrement à Percé. Pour les besoins du film, la Maison du pêcheur a été entièrement reconstruite à partir de photographies d'époque. Après quelques tentatives d'en faire un lieu d'interprétation touristique, elle a finalement été démolie en 2020.
Le dernier havre (1986) réalisée par Denyse Benoit / avec Paul Hébert, Louisette Dussault, Claude Gauthier et Robert Rivard.
Tiré du roman éponyme d'Yves Thériault. Le film est admirablement joué par Paul Hébert qui s'ennuie à mourir dans son petit village gaspésien.
« Un vieux pêcheur à la retraite remet en état une barque abandonnée dans l'espoir de prendre une dernière fois la mer » (Média Film).
Le film a été tourné en 25 jours, principalement dans le village de Caplan et dans la région de Bonaventure.
Le film a été restauré en haute résolution de façon admirable par le programme Éléphant de Québecor. Les images des côtes de la Gaspésie sont magnifiques pour un film qui date déjà de près de 40 ans.
Les Smattes (1972) réalisé par Jean-Claude Labrecque / avec Daniel Pilon, Donald Pilon, Louise Laparé et Marcel Sabourin
Premier long-métrage de Jean-Claude Labrecque, le film fut sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes en 1972.
« Ayant blessé involontairement un fonctionnaire, deux jeunes qui ont refusé de quitter leur village gaspésien sont poursuivis par la police » (Média Film).
Ce film de fiction inspiré du réel a été tourné à Saint-Paulin-Dalibaire. Ce village a été fermé en 1971, l'année même du tournage.
Une jeune fille (2013) réalisée par Catherine Martin / avec Ariane Legault, Sébastien Ricard et Hélène Florent.
Catherine Martin, à sa manière habituelle, signe un film intimiste où les dialogues sont réduits au minimum.
« Une intimité inattendue se tisse entre une adolescente montréalaise en fugue et le fermier gaspésien qui l'accueille chez lui » (Média Film).
Le film a lieu principalement à New Richmond, avec quelques scènes tournées à Gaspé et au parc Forillon.
Le bruit des arbres (2015) réalisé par François Péloquin / avec Antoine L'Écuyer, Roy Dupuis et Rémi Goulet.
Premier long-métrage du réalisateur gaspésien François Péloquin, qui s'attarde au douloureux passage vers l'âge adulte.
« Las de travailler à la scierie de son père, un adolescent du Bas-Saint-Laurent rêve de partir vivre à Québec » (Média Film).
Le film a été tourné dans la région de Matanie dans les villages de St-Ulric, St-Léandre, Baies-des-Sables et St-Noël, ainsi que dans la région de Sainte-Anne-des-Monts.
Le pacte des anges (2016) réalisé par Richard Angers / avec Marc Messier, Lenni-Kim Lalande et Émile Schneider,
Drame psychologique, tourné sous forme de « road movie ». Richard Angers, qui en est à son premier long-métrage, a puisé dans son expérience de travailleur dans une maison de jeunes pour donner le ton juste aux agissements des deux frères délinquants.
« Kidnappé par deux jeunes qu'il avait surpris en train de commettre un meurtre, un chasseur est forcé de les conduire en Gaspésie » (Média Film).«
Le film a été tourné dans les régions de Sainte-Anne-des-Monts et de Trois-Pistoles. Quelques scènes ont été tournées sur les sommets des monts Chic-Chocs.
Les fantômes des 3 Madeleine (2000) réalisée par Guylaine Dionne / avec Sylvie Drapeau, France Arbour et Isadora Galwey.
Tourné en noir et blanc, le film de Guylaine Dionne été sélectionné pour la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2000.
« Au cours d'un voyage en Gaspésie, une photographe, sa mère et sa fille arrivent à faire la paix avec les fantômes de leur passé ». (Média Film).
Partis de Montréal, les 3 personnages font des arrêts à quelques endroits dans la partie nord de la péninsule gaspésienne avant d'aboutir à Percé.
Snow Angel [La descente] (2023) réalisé par Gabriel Allard / avec Catherine Bérubé, Olivier Renaud, Kimberly-Sue Murray et Paul Doucet.
Tourné en anglais, ce suspense psychologique aux allures de fantastique a été développé sur une période de dix ans et produit grâce à l’apport d’investisseurs privés.
« Tourmentée par sa responsabilité dans un accident mortel, une ex-championne de planche à neige vit des expériences éprouvantes, qui lui font douter de son équilibre mental » (Média Film).
Le film a été tourné à Saint-Octave-de-l’Avenir, près de Cap-Chat, dans les hauteurs des monts Chic-Chocs.
Vidéotron et Bell sur demande
La grenouille et la baleine (1998) réalisé par Jean-Claude Lord / avec Fanny Lauzier, Marina Orsini et Denis Forest.
Le plus populaire de la série des films Contes pour tous produite par Roch Demers.
« Un jeune couple aide une fillette qui a une affinité particulière avec la vie marine à lutter contre des spéculateurs » (Média Film).
Le film a été tourné en partie dans l’archipel de Mingan, en Floride et aux Îles Vierges, mais aussi dans les Jardins de Métis près de Mont-Joli. On y a tourné dans la Villa Estevan où la fondatrice des Jardins de Métis, Elsie Reford, a séjourné pendant près de 40 ans.
Club Illico (Vidéotron), Éléphant (Vidéotron), Youtube
TÉLÉSÉRIES:
Rue de l'anse (1963-1965) réalisé par Pierre Gauvreau / avec Gilles Pelletier, Gisèle Schmidt , Daniel Gadouas et Roland D'Amour.
Le scénario écrit par Guy Fournier raconte les aventures de la famille Joli qui habite à Belle-Rivière en Gaspésie.
La télésérie comprend 91 épisodes de 25 minutes chacune. Ils ont été diffusés entre septembre 1963 et août 1965. Malheureusement, il ne reste plus que quelques extraits du téléroman.
L'ombre de l'épervier (1998-2000) réalisé par Robert Favreau / avec Isabel Richer, Luc Picard, Benoît Gouin et Michèle-Barbara Pelletier.
Inspiré du roman de Noël Audet, ce téléroman a été scénarisé par Guy Fournier et Robert Favreau.
Dans les années 1920 en Gaspésie, dans le petit village de l'Anse-aux-Corbeaux, Pauline et Noun règnent en suzerain et osent tenir tête à l'empire Robin, la plus puissante firme marchande de la péninsule.
Première série québécoise tournée en numérique. Elle a été tournée entièrement à Grande-Grave au parc Forillon. Le magasin général qu'on voit dans le film, est en réalité le magasin général Wm. Hyman & Sons qui appartenait à l'arrière-arrière-grand-père de Barbara.
La télésérie comprend 23 épisodes d'une durée de 45 minutes chacun qui ont été diffusés entre janvier 1998 et avril 2000. Il est maintenant possible de visionner tous les épisodes de l'Ombre de l'épervier sur la chaîne YouTube.
Bon cinéma !
Un gros merci à ma conjointe Barbara pour son travail de révision et de correction.
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