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Empire of Light : pour l'amour du cinéma

Photo du rédacteur: Jean St-AmantJean St-Amant

Dernière mise à jour : 1 mai 2023

SUGGESTION DU MOIS DE MAI 2023 /



Dès que j'ai vu la bande-annonce d’Empire of Light (L'empire de la lumière), j'ai su que ce film allait m'intéresser au plus haut point, car il se passe dans le monde des salles de cinéma. Ayant été placier au cinéma du Complexe Desjardins pendant près de 8 ans, précisément à la même époque où l'action du film se déroule, j'ai trouvé dans le film de nombreuses similarités avec mon expérience personnelle. Que ce soit dans mes relations amicales avec mes collègues placiers (et quelques fois plus intimes avec les « candy girls » et les caissières), dans la complicité que j'ai développée avec le projectionniste, dans les grandes premières de films que nous avions à organiser ou dans les quelques centaines de films que j'ai eu la chance de visionner gratuitement.




Le film raconte l'histoire d'Hillary qui travaille comme gérante dans un cinéma d'une petite ville côtière en Angleterre. Quadragénaire et seule dans la vie, on apprend graduellement qu'Hillary souffre de troubles bipolaires, qu'elle est sous médication et qu'elle est régulièrement abusée sexuellement par son patron (Colin Firth).




Un jour, un nouvel employé de race noire est embauché au cinéma. Stephen (Michael Ward), dans la mi-vingtaine, se montre très gentil avec Hillary qui ne résiste pas à son charme. Ils deviennent de plus en plus proches et se donnent rendez-vous régulièrement au 3e étage désert du cinéma, un ancien « palace » de cinéma qui a fermé la moitié de ses salles au fil des années.




Leur relation reste secrète d'autant plus qu’une relation interraciale n'est pas bien vue dans la société anglaise à l'époque de Margaret Thatcher. Les personnes noires font l'objet de persécution et une certaine proportion de la population, notamment les skinheads, les accuse de voler le travail des Britanniques.


Se sentant revivre, Hillary abandonne ses médicaments, mais ses sauts d'humeur bousculent sa relation avec Stephen. Aux prises constamment avec le racisme, Stephen se rend compte que cette relation ne sera pas possible après tout. Hillary se réfugie chez elle en peine d'amour, mais voulant dénoncer la ségrégation raciale, profite de la tenue de la grande première d’un film au cinéma, devant des notables, pour se faufiler sur la scène et lire un poème engagé. Son patron enragé par cette initiative l'invective publiquement dans le lobby et Hillary se venge en dévoilant devant la femme du patron, les déboires sexuels de son mari. À la suite de cet épisode, Hillary est à nouveau internée à l’hôpital et son patron quitte la ville. Elle retrouve toutefois sa place au cinéma quelques semaines plus tard grâce à ses collègues. Pendant ce temps, Stephen revoit une ancienne blonde de son âge.



D’autres soubresauts arrivent dans la vie des personnages principaux, mais je ne vous dévoilerai pas TOUTE l’histoire…


Tous les personnages du film sont interprétés de façon magistrale. On ressent vraiment dans les yeux et le sourire d'Hillary, sous les traits de la magnifique Olivia Coleman, toute une gamme d'émotions. De même, le jeu de Michael Ward, toujours en retenue, dégage toute la bonté et la colère emprisonnée du jeune Stephen.



Le travail de Toby Jones mérite également d'être souligné, lui qui interprète de façon très juste (même presque caricaturale) Norman le projectionniste. Vivant dans son antre cinématographique, Norman nous fait partager son minutieux travail de projectionniste et nous explique les bases de la projection cinématographique. Quant à Colin Firth qui incarne le patron, il ne s'agit assurément pas de son rôle le plus noble au cinéma, mais il demeure un grand acteur convaincant qu'on prend toujours plaisir à voir jouer.




Sam Mendes compte parmi les plus grands réalisateurs vivants. À preuve son bilan de récompenses aux Oscars : en 1999, il remporte l'Oscar du meilleur film et de la meilleure réalisation pour American Beauty tout en obtenant 8 nominations. Il enchaîne avec 6 autres nominations pour Road to Perdition (2002) et 3 autres pour Revolutionnary Road (2008). Par la suite, Skyfall (2012) de la série James Bond est nommé à cinq reprises pour un Oscar. Finalement il obtient un record de 10 nominations pour son film de guerre 1917 (2019).



Empire of Light, tant qu'à lui, a reçu plus d'une trentaine de nominations pour différents prix, principalement pour le jeu des interprètes et les qualités techniques du film. Le film compte, entre autres, une nomination à Olivia Colman à titre de meilleure actrice aux Golden Globes, une nomination à Michael Ward pour meilleur acteur de soutien aux BAFTA, et une nomination pour meilleure cinématographie aux Oscars (et dans plusieurs autres cercles critiques).



Le film a été tourné presque entièrement dans la ville côtière de Margate, une station balnéaire située sur la pointe sud-est de l'Angleterre (à 2 heures de route de Londres). Le cinéma Dreamland construit en 1935 a été en service jusqu'au début des années 80. En 2022, on a transformé sa devanture pour les besoins du film et on a temporairement identifié le bâtiment comme Empire Cinema.



Le film Empire of Light est disponible chez Vidéotron sur Illico sur demande (canal 900) en version française. Il est aussi disponible sur Amazon Prime Video et sur Disney+. On peut aussi l'emprunter dans le réseau des bibliothèques de la Ville de Montréal.



La Filmothèque des voisins dispose d'autres films de Sam Mendes : American Beauty (1999), Revolutionary Road (2008), Away We Go (2009), Skyfall (2012), 007 Spectre (2015), et 1917 (2019). Ne vous gênez pas pour emprunter ces films, ils sont mis à votre disposition gratuitement.


La Filmothèque des voisins renferme aussi des films dans lesquels on retrouve les acteurs d’Empire of Light :


Olivia Colman

  • The Iron Lady (2011)

Colin Firth

Toby Jones


Bon cinéma !


Un gros merci à ma conjointe Barbara pour son travail de révision et de correction.

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