SUGGESTION DU MOIS : MAI 2020
Ce mois-ci, je vous propose un magnifique film sorti à la mi-février, dont vous n'avez peut-être pas eu la chance de voir avant la fermeture des cinémas due au coronavirus. Plusieurs critiques pour ce film ont été des plus élogieuses. Le journaliste spécialisé en cinéma du Devoir, François Lévesque, a écrit « une oeuvre d’une sidérante beauté, à la fois profondément féministe et romantique ». Il a même attribué 5 étoiles au film, note rarissime qui équivaut à un chef-d'oeuvre.
Il s'agit du quatrième long métrage de la réalisatrice française Céline Sciamma. Elle nous avait déjà donné des films intimistes et mémorables : Naissances des pieuvres (2006) Tomboy (2010) et Bande de filles (2014). Elle a également scénarisé le film d'animation Ma vie de courgette (2016), film nommé aux Oscars et doublement récompensé aux Césars.
Le film met en vedette Adèle Haenel et Mélanie Merlant, avec Valéria Golino et Luàna Bajrami en rôles de soutien. Film d'époque ou « en costumes », l'histoire se passe en 1770. Une jeune peintre (Marianne) est appelée à se rendre sur une île en Bretagne pour peindre une jeune fille (Héloïse) qui vient de sortir du couvent. Héloïse est promise à un comte de Milan qui demande qu'un portrait lui soit envoyé avant de sceller la « transaction ». Héloïse avait déjà refusé par le passé d'être peinte. En complicité avec la mère d'Héloïse, Marianne se fait passer pour une dame de compagnie afin de s'en approcher et l'observer, pour que le soir, revenue dans sa chambre, elle puisse la peindre de mémoire. Une histoire d'amour, interdite à l'époque, se développe entre les deux femmes. Cette passion est reflétée dans les regards qu'elles s'échangent, dans les silences et les non-dits, et même à travers leur respiration. La peinture et la création artistique sont omniprésentes dans le film. La musique y joue un rôle majeur même si elle n'intervient que pendant 5 petites minutes en tout. La cinématographie est à couper le soufle. Le film a été tourné en 8K, la fine pointe de technologie numérique, qui donne des teintes de peau de velours et des détails étonnants de textures sur les toiles de l'artiste. À la lumière de la chandelle et du feu de foyer, chaque plan devient quasiment une oeuvre d'art et les scènes extérieures, tournées près de la mer au bord des falaises de Bretagne, sont d'une beauté inouïe.
Le film a été encensé au dernier Festival de Cannes. Il a été mis en nomination pour 9 Césars et Céline Sciamma a remporté celui de la meilleure scénarisation. De plus, le film a été nommé pour meilleur film étranger aux Golden Globes et au BAFTA, et faisait partie de la courte liste des films retenus aux Oscars. La maison d'édition Critérion a même honoré Portrait de la jeune fille en feu en l'incluant dès cette année dans sa prestigieuse collection de films, laquelle se compose des plus grands films du monde.
Bref, un film historique magnifiquement interprété, contemporain dans son regard, dédié à l'amour et empreint de désir, qui saura vous envoûter et vous émouvoir.
Le film peut être visionné sur le service Illico de Vidéotron, disponible sur le canal 900 (rubrique : Films – Voir les nouveautés) ou encore sur la plateforme Vimeo sur demande à partir de votre ordinateur ou de votre tablette.
BON CINÉMA !
Revue Première :
« Film poétique et politique d’une délicatesse et d’une sensibilité infinies qui entre au panthéon des plus belles histoires d’amour du 7e art ».