Février 2020
Qui n'entre vous ne se souvient pas du Festin de Babette, un film qui a donné le nom à une expression populaire pour désigner un repas digne d'un roi. Saviez-vous qu'il y a même une très bonne crêperie à Montréal sur la rue St-Denis qui porte le nom de "Au Festin de Babette: marchande de petits bonheurs"? C'est justement, ce genre de petits bonheurs que j'ai retrouvé en regardant ce film que je n'avais pas vu depuis 30 ans.
Pour ceux qui ne s'en souviennent pas, le film se veut un conte. Il raconte l'histoire de Babette, qui fuyant la guerre civile à Paris, doit se réfugier au Danemark chez 2 pauvres soeurs célibataires, filles de Pasteur. Elle y restera comme servante pendant 15 ans sans rien demander sauf l'hébergement. Un jour, elle gagnera à la loterie, ce qui lui permettra de remercier son entourage en leur préparant un diner gastronomique français qui réconciliera étonnamment tous les convives.
Le réalisateur du film, Gabriel Axel, a eu toutes les misères du monde à convaincre un producteur à financer ce film, avec une histoire un peu simpliste, qui traite de nourriture (plutôt de gastronomie) et qui se passe la moitié du temps dans une cuisine. En fait, Le Festin de Babette est précurseur de la quarantaine de films culinaires qui sont sortis au cours des dernières années (The Hundred-Foot Journey, Julie& Julia, Les saveurs du palais, No Reservations, Eat Drink Man Woman, Ratatouille , Une affaire de goût, Comme un chef, etc..)
Le film a d'abord été présenté en compétition à Cannes, mais ce sont les Américains qui sont littéralement tombés amoureux de ce film, lui donnant étonnamment l'Oscar du meilleur film étranger en 1987, même s’il n'était pourtant pas favori dans la course. Ce fut donc l'heure de gloire du réalisateur danois qui ne pourra jamais retrouver une telle notoriété dans ses films subséquents. Il faut dire que l'auteure de l'histoire du film, Karen Blixen, avait été découverte 2 ans auparavant étant l'auteure et le personnage principal (personnifié par Meryl Streep) du film Out of Africa, lequel a gagné l'Oscar du meilleur film de l'année en 1985.
Je dispose d'une magnifique version du film parue dans la collection Criterion. Pour ceux qui ne connaissent pas cette collection, disons que c'est l'équivalent, pour les films, de la collection La Pléiade pour les livres, soit une collection qui regroupe des classiques dans une édition de luxe. Le coffret comprend un livret d'une cinquantaine de pages ainsi qu'un disque supplémentaire qui comprend des entrevues très intéressantes en français avec la comédienne Stéphane Audran ainsi qu'avec le réalisateur Gabriel Axel. Le film, quant à lui, est en danois sous-titré en anglais. Toutefois, il faut savoir que dans le quart du film, les personnages dialoguent en français, qu'on ne parle pas pendant un autre quart, et que les sous-titres anglais du reste du film sont simples et pas difficiles à comprendre.
Pourquoi revoir ce film? Premièrement pour le message de paix, de réconciliation et de tolérance qui font du bien à l'âme par ces temps 'Trumpistes'. Aussi pour la beauté des images et des décors, les couleurs et teintes de ce film ayant été empruntés aux tableaux de Rubens. De plus, pour la magnifique musique chorale et d'opéra qui est omniprésente tout au long du long-métrage. Enfin, pour le véritable régal pour les yeux qu'offre ce film. La vue des plats et de leur préparation vous donnerons assurément appétit. À ne pas voir le ventre vide.
Le film est coté 97% (critique) et 91% (public) à Rotten Tomatoes.
Pour réserver le film, envoyez-moi un message au: bjss@videotron.ca
Bon cinéma