SUGGESTION DU MOIS : JUIN 2020
Le relancement de la mission spatiale américaine, qui a fait les manchettes ces derniers jours, m'a incité finalement à voir le film Contact réalisé par Robert Zemeckis. Selon certains critiques, un des films les plus sous-évalués dans tout le répertoire du cinéma de science-fiction.
Le film est une adaptation du roman du même nom écrit par le célèbre auteur scientifique Carl Sagan, bien connu pour ses œuvres de vulgarisation scientifique. Sagan, convaincu de l'existence d'autres civilisations dans l'Univers, a participé à plusieurs projets hors de l’ordinaire, dont « la pose d'une plaque d'informations destinée à une éventuelle intelligence extra-terrestre sur la sonde Pioneer 10 qui survola Jupiter en 1973 avant de poursuivre son chemin vers les confins du Système Solaire » et « la création du programme SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) dans les années 60 qui consistait à écouter l'Univers avec des radiotélescopes en vue de détecter d'éventuels signaux artificiels émis depuis une autre planète » (Wikipédia). Grand amateur de science-fiction, le seul roman écrit par Sagan, publié en 1985, est justement basé sur le programme SETI. En fait, Carl Sagan et sa conjointe Ann Druyan ont d'abord écrit une ébauche de scénario de film en 1979, dont les droits ont été achetés par Warner Brothers. Après des tentatives infructueuses de financer le film, Sagan et Druyan décident de publier un roman. Le succès du livre en librairie amène Warner Brothers à relancer le projet. Après les insuccès des réalisateurs Roland Joffé (The Mission) et Georges Miller (Mad Max), Robert Zemeckis mène finalement à bien le projet.
Zemeckis (Back to the Future, Forrest Gump, Cast Away) a collaboré étroitement avec Sagan à la réécriture du scénario. Le film est réalisé en 1997, soit 3 ans après Forrest Gump, au coût extravagant de 90 millions $ US (à cette époque, l'un des plus importants budgets accordés à un film). Il récolte au « Box office » mondial le double de la somme investie, mais ne sera jamais récompensé et reconnu à juste titre.
Le film raconte l'histoire d’Ellie Arroway, interprétée par Jodie Foster (Taxi Driver, Silence of the Lambs), qui dès son plus jeune âge s'intéresse passionnément à l'astronomie et à la radio-télécommunication. Après un parcours académique impressionnant, Arroway se spécialise dans la recherche de signaux radios d'origine extraterrestre et travaille au programme SETI. Sa spécialisation étant remis en cause par son supérieur, elle poursuit ses recherches grâce à l'appui du financement privé d'un milliardaire (voir une analogie avec Elon Musk) et continue ses expériences sur une base de radiotélescopes au Nouveau Mexique. Quatre ans plus tard, elle découvre un signal important provenant d'un secteur autour de l'étoile Véga à 26 années-lumière de la Terre. Après de longues recherches, le message est finalement décodé. Cette incroyable découverte pousse le Conseil de sécurité nationale des États-Unis à prendre le contrôle du projet. Tous les habitants de la planète suivent attentivement les développements et les gouvernements du monde entier participent au financement de l'incroyable mission qui sera mise en place pour entrer en contact avec cette civilisation. C'est à ce moment-ci que les valeurs scientifiques, politiques et religieuses de toute l'humanité entre en conflit et que le film devient particulièrement intéressant (voir un parallèle avec le contexte de pandémie que nous vivons présentement).
Le film met également en vedette plusieurs bons acteurs, dont Matthew McConaughey (Dallas Buyers Club), James Woods (Casino), Tom Skerritt (Alien), John Hurt (Elephant Man), Rob Lowe (St. Elmo's Fire) et Angella Bassett (What's Love Got to Do with It).
À noter que la première séquence du film est particulièrement bien réussie au niveau des effets spéciaux (disponibles à l'époque). Pendant presque 4 minutes, la caméra se déplace (en zoom out) de la Terre vers les espaces « extra-sidéraux » en passant par les planètes du système solaire, les étoiles de la Voie lactée et nombreuses autres galaxies. La production, qui dure plus de 2h30, captive graduellement le spectateur au fur et à mesure de son déroulement. La fin du film est étonnante et confondante, laissant l’ouverture à diverses interprétations. Ce film demeure malgré tout l’un des rares films de science-fiction qui saura plaire à un éventail de publics.
Le film est disponible à la filmothèque en DVD, offert en versions anglaise et doublée en français avec possibilité de sous-titres en anglais ou en français. Divers suppléments apportent des informations fort intéressantes sur la réalisation du film.
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* Tiré de la critique de Roger Ebert: At the intersection of science, politics and faith (2011)